jeudi 22 novembre 2012

Au début... Ex-trayeuse automate...

Perdue au milieu de l'océan, internet comme seul lien avec le "monde civilisé",
Perdue dans un mariage, second life comme seul lien avec des gens...

Elle passait ses journées qui étaient V/vos nuits à faire découiller les hommes grâce à des mots écrits, jamais sa voix, jamais son image, juste un être de pixels qui s'accordait le droit d'être artificier chaque nuit, et qui savait transformer chaque pétard mouillé en bouquet final et d'une étincelle obtenir "oh la belle blanche!!!"...

Mais immanquablement, l'histoire était la même...

Tous les hommes qu'elle conduisait sciemment sur les chemins de la luxure avaient beau avoir du vocabulaire en début de dialogue, en quelques phrases bien senties, c'était leurs mains qui empruntaient les chemins de la zippure et leurs phrases n'étaient plus que des "ohhhhhhhhhhhhhhhhh" et "hummmmmmmmmmmmm" qui se tapent d'un doigt, lui laissant le pouvoir, bien illusoire, de les avoir en sa possession, se construisant un égo de pacotille de ces hommes qui ensuite l'attendaient, impatients, sûrs "d'avoir partagé un truc unique" alors qu'ils étaient face à une machine bien rodée, une trayeuse automate dont la seule excitation était de savoir combien de temps ce soir elle mettrait pour faire gicler celui sur lequel elle avait jeté son dévolu...

Et puis un soir... Un profil lui est lu par une amie... Elle est aimanté, attirée, un côté qui peut sembler un peu prétentieux dans "le niveau d'orthographe de CE2 requis" et qui lui fait dire que comme les autres, il y passera, et comme les autres qui se pensent exceptionnels, il déchantera...

Elle attendra 15 jours de le rencontrer "par hasard" croira t'il...

Quelques mots, un magnétisme... différent.

Elle devient accro à leurs rencontres, à peine quelques mots échangés au début, mais rapidement un humour jumeau, des références jumelles...

Elle attendait de le voir se connecter, lui l'honnête avouant être en couple et ne pas vouloir en changer.
Ils ne connaissaient pas leurs visages, leurs voix, mais se manquaient lorsque durant deux jours ils n'échangeaient pas quelques lignes... Qui se sont muées en innombrables mails...

Et il ne s'est pas laissé baiser, l'enfoiré!!
Et enfin quant c'est arrivé, ce n'est pas elle qui a mené la danse, et pas quand elle a voulu, et pas comme elle a voulu, une joute de centaines de lignes pour chacun, conduisant l'autre de plus en plus loin... Elle n'a pas cherché à le faire gicler même si ça s'est produit, mais là, il n'a pas été le seul à jouir...

Bien sûr, elle a eu un accès d'humilité (et d'humidité, aussi) après avoir vu démonter son égo en plaqué or par cet alchimiste qui la ramenait à son plomb originel... Merde, enfin un obsédé textuel digne de partager l'arène où elle se livrait en pâture aux lions... qu'elle terrassait toujours.

De leurs échanges, une co-dépendance de co-auteurs lubriques mais qui bien plus que leurs mots, mêlent leurs âmes... Elle ne cherche plus ces rencontres iniques, futiles, sans partage aucun, car que partage t'on finalement lorsqu'un seul est conscient?
Alors avec lui, les échangent s'étoffent, il lui parle de D/s, elle l'imagine gaulliste (et quelle gaule elle lui imagine...) mais il la détrompe (et la détrempe aussi), il s'agit de bdsm.. Il l'oriente dans certains lieux, à discuter avec certaines personnes, lui donne certains liens.... Khayyam qu'elle dévore, le guide du voyage en terre bdsm par la voie sub-aquatique dans le sillon d'un squale... De ces lectures, elle lui dit que "enfin, je comprends ce qu'est l'amour, ce qu'est aimer... et je t'aime, ainsi."

Lui, n'a l'air de rien, reste désinvolte, mais avouera plus tard que déjà...

Mais jamais ils ne doivent se rencontrer, trop d'océans à traverser, alors elle lui tend son cou virtuellement, qu'Il accepte...

Mais c'est bien au delà du virtuel qu'ils sont touchés, liés...

Enfin, elle prend conscience que sa vie n'est pas la sienne, et que si enfin elle veut vivre et non plus survivre, il faut qu'elle lâche certaines amarres, Il sera son oxygène, Celui qui même si jamais ne la touche, l'aidera à prendre conscience de sa valeur, à retrouver l'air qui lui manque quand à bout de souffle, elle sera submergée, dépassée...

Elle l'aime et n'envisage pas de ne pas goûter sa peau, même si parfois elle se pense épice pour une autre vie d'un autre couple qui s'affadit, mais elle ne peut pas ne pas....

Une rencontre, du bout des doigts, des odeurs, des textures de peau, des orgasmes, une source qui jaillit sous Ses doigts...

Elle l'aime mais ne peut s'envisager soumise semi-officielle, retrouvée parfois pour mettre en pratique les mots échangés...

Ils se déchirent...

Elle croit trouver certains de Ses traits chez un autre, se lance, mais dans le RER B, alors qu'elle va rejoindre l'autre, c'est Lui qui l'accompagne de SMS...

Ils veulent se détruire ne pouvant s'oublier, ils n'y arrivent pas, toujours à attendre cette petite lumière verte de Skype, un mail, un mot...

Des kilos perdus, des litres de larmes versées, les billes de mercure irrémédiablement s'attirent pour ne plus en former qu'une, ils se retrouvent, Il accepte de lui remettre Son collier...

Il va même pendant un mois avec une dizaine d'amis réaliser une place uniquement pour elle, pour cette cérémonie où Il va la reprendre à Ses pieds, et alors qu'elle Le croit à 200 bornes dans Son bureau, Il profitera d'un silence pour passer sa porte et lâcher le wifi qu'Il captait de Sa plage arrière ^^.

Plus d'un an qu'ils se connaissent, un texte de leurs débuts refait jour, il y était question d'anneaux, de marque... Alors que déjà elle Lui avait dit oui, Il avait reculé l'échéance, la pensant de son corps déjà tatoué moins sensible qu'une autre à ces symboles... Mais au bout d'un an et un jour, objet qu'Il avait trouvé, Il en devient le propriétaire légal, et lorsqu'elle Lui demande de la marquer, de lui zébrer le cuir, de lui arracher la peau, Il lui dit vouloir la marquer d'une façon... indélébile.

Deux anneaux ornent donc désormais son sexe...

Et cela, c'était il y a plus de deux ans...

Et Lui, c'est son Maître, Alcyon Kiranov,

Et elle, c'est moi, miaoum nishi...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire