samedi 11 mai 2013

Soumises, pourquoi le sont elles? Partie I

Il y a vraisemblablement autant de raisons de se "lancer" dans le bdsm (et notamment les relations D/s) qu'il y a de personnes qui pratiquent...
Cela fait maintenant quelques années (oui, je fais "ma vieille", et alors?) que je côtoie ce monde, et j'en ai dégagé quelques constantes, quelques figures récurrentes, assez nombreuses pour que je m'arroge le droit de vous les livrer ici sur les motivations des femmes à trouver un Maître.
Peut être vous parleront-elles, peut être vous feront elles sourire, ou réfléchir, peut être vous sentirez-vous visées, blessées, cernées, je ne sais pas, mais..

Voilà:


La "jeune soumise"...

Je ne vous parle pas de celle qui s'inscrit en déclarant qu'elle est novice malgré ses X printemps et dont les hivers rigoureux ont conservé la fraîcheur, non, je vous parle de la jeune femme, fille, aurais-je envie de dire, qui découvre le bdsm et se met en quête d'un Maître...
Je ne suis pas dans ce cas de figure, ma DLC est dépassée (bien que je reste consommable, hein, les DLC, on sait ce que ça vaut...) mais à de nombreuses reprises, j'ai demandé, écouté, beaucoup lu, et il s'en dégage des figures récurrentes: 


-La jeune fille pourrie gâtée, un peu le mode "gosse d'expat" que l'ont peut rencontrer dans tous les pays étrangers où un salaire français équivaut à 10 fois celui en vigueur, permettant ainsi à ces gamins de s'offrir tout ce que bon leur semble, mais à qui, finalement, il ne reste plus que le cul comme ultime amusement, s'étant payé tout ce qui pouvait l'être. Des soumises qui bien souvent ne sont soumises qu'à leurs désirs, voulant expérimenter du cul "pour les grands", prenant le "vu sur internet" le plus trash possible pour être vachement plus coooool que leur copine qui elle ne se fait que sodomiser, et pas fistfucker... Ce type de profil attirera facilement les "gros dégueulasses" qui ne bandent que dans de la viande fraîche, les jeunes hommes ayant la même vision déformée par le porno du bdsm qui leur conviendra un temps, avant de rentrer dans le rang, ou perdre leur âme à des jeux bien trop dangereux lorsqu'on les prends pour la norme.

-La jeune fille qui a besoin d'autorité, semblant vouloir compenser l'image d'un père absent, ou "pote", ou de la mère MLF, bref, redonner à l'homme l'image "virile" qui était encore en vigueur au siècle dernier, ayant "besoin" de se retrouver comme infantilisée, brebis consentante du troupeau de la société patriarcale ne laissant à la femme que la place de subissante. Dans le meilleur des cas, la démarche est consciente et gentiment rassurante, permettant de grandir doucement, sans avoir l'air de faire ses choix, mais ne sera alors souvent qu'une étape car lorsque l'on "grandit", bien souvent, on change, et que la personne qui nous accompagne, elle, peut ne pas/différemment changer, ne permettant pas de poursuivre sur le même chemin.

-La jeune fille paumée, ayant subi des horreurs, confrontée trop tôt à la sexualité, ou à une sexualité "inadaptée".
La jeune fille abusée pourra alors chercher à expier par le SM, prenant alors un chemin dangereux si elle cherche à aller toujours plus loin, que ce qu'elle subit n'est jamais assez. Elle pourra aussi se "réfugier" entre les griffes d'un manipulateur qui fera perdurer le schéma dans lequel elle s'est construite, soit que cela lui semble "la norme", soit n'ayant pas la capacité (émotionnelle) à le surpasser. Il va de soi que dans ce cas de figure, trouver un Dominant peut sembler une solution, mais c'est alors l'investir d'une mission bien trop lourde que d'en faire son psy... Et ne nous leurrons pas, les hommes prêts à cela dans le bdsm, ne sont pas légion...

-La jeune fille en perte de repères, qui peut être un combo des figures précédentes. En général allié à un milieu socio-éducatif faible/inadapté, ce qui est souvent révélé par "20 ans et un enfant", que ce soit du fait d'un modèle familial défaillant ou inexistant (mères "de mères en filles" à 16 ans, élevées par les services sociaux, issue de culture où la sexualité/femme n'a pas la même place que dans la judéo-chrétienne...) Qui peuvent soit "tomber" sur un prédateur qui les maintiendra dans leur mode dysfonctionnel de relations, ou au contraire sur le parfait chevalier blanc, qui alors tentera de leur faire reprendre une hygiène de vie, des normes, des règles, en usant des ressorts de la sexualité, des punitions/récompenses propres à la relation D/s.

-La jeune fille qui recherche un Mentor, cherchant d'ailleurs bien souvent une relation sur le mode Domination/soumission et dans laquelle le sexe semble finalement accessoire, qui sont en quête de fermeté, de cadrage. Bien souvent de jeunes femmes intelligentes, très, et laissant deviner par transparence des parents fiers d'une gamine qui ne pose pas de problèmes et qu'ils ont laissé croître non pas en s'en détournant, mais en la surveillant de loin, bienveillants, sans lui mettre la pression, elle y arrivait largement assez bien toute seule.
Cette "jeune soumise" saura faire le choix de son Dominant, qui sera en général plus âgé, maniant habilement les mots, les concepts, et bien souvent ces couples génèreront la suspicion, la soumise donnant l'image de la Galathée d'un Pygmalion qui a facilement pu l'abuser de part le jeune âge de la demoiselle et des grandes théories "viriles" qu'elle pourra donner l'impression d'épouser sans recul aucun, réveillant l'image de l'abus de pouvoir d'une personne ayant l'autorité...

-La jeune fille équilibrée, qui a débuté sa sexualité avec une personne souvent plus âgée et ayant des notions/pratiquant le bdsm, dans une relation saine et sans abus (bien qu'on puisse se demander si il ne peut être vu comme tel le fait de faire débuter quelqu'un sa vie sexuelle par une "sexualité hors-norme"^^) ce qui ne semble malheureusement qu’exceptionnel parmi toutes les jeunes femmes que j'ai rencontré.

-La jeune fille opportuniste, qui a vu que "dans le bdsm", les pratiquants mâles sont souvent des quadras à la situation bien assise et qui misent sur leur capital jeunesse/malléabilité en contrepartie d'un confort financier qu'elles acquièrent ainsi; avec vie de femme au foyer à la clef (car si elles visaient juste l'argent, elles auraient fait Domina pros^^)



Pour la sexualité "hors-normes" précoce, qui revient fréquemment dans les arguments des à peine vingtenaires qui cherchent un Maître, je ne peux m'empêcher de me dire que la société de consommation fait des ravages, on cherche un Maître comme un paralytique voudrait faire de la Zumba...

Parce que c'est à la mode...

Mais bon, si je m'arrête à ce simple descriptif de la "jeune soumise" et ses raisons, on va me taxer de vieille baderne jalouse...

Ben...

Ce serait mal me connaître, jeune ou vieille, chacune va en prendre pour son grade, ne vous inquiétez-pas.

La suite au prochain épisode, donc...