vendredi 11 octobre 2013

3/ Mysticisme BDSM. La sanctification.

...du foutre.
Ça peut prêter à sourire, et c'est un peu le but.

Déjà, je voudrais m'excuser auprès des croyants, et préciser que ce n'est pas pour les offenser que j'utilise ce parallèle. Iconoclaste, certes, mais pas de provoc inutile,  si j'emploie ce vocabulaire, c'est qu'il me semble le plus en adéquation avec ce que je ressens, avec ce que je vis.
Cela peut sembler blasphématoire, ce n'est pas le but pourtant. Juste les mots qui sont assez fort pour exprimer ce que je ressens, moi qui suis étrangère au religieux, mais pas au sens de ses mots, connaitre leur force, et l'utiliser à mon escient...
Sourire*

De cette relation, naît le sacré.

Si je suis la soumise, je ne possède rien, je lui appartiens.
Je me livre à lui, cadeau empoisonné, car si je lui donne tout, concrètement, je n'ai rien à lui offrir. Uniquement ce qu'il veut prendre, faire de moi. Inconsciente de ma valeur que lui a décelé pourtant, il est celui en qui je place mon espoir d'à défaut m'aimer, trouver celui à qui je pourrais donner cet amour... encombrant. Qu'avant de me l'approprier...
Alors il me fait sienne, il me prend sous son aile, en levrette, et par tous les trous...
Mais rien ne m'appartiens.
Il est mon Maître, sexuellement il est celui pour qui j'ai envie de jouir, celui que j'ai envie de faire jouir. Apprendre comme il aime me prendre, comme il aime jouer de mon corps, de la pression de ma main sur sa verge faire croître encore son excitation, son plaisir.
Il m'a choisit, et s'il est tout pour moi, je ne revendique que d'être celle qui le fait jouir.
La seule preuve, tangible, que je suis unique, c'est ce foutre qui gicle, me recouvre, m'emplit..
Si je me donne à lui, je n'attends que ce retour, cette.. "preuve", comme le croyant qui dominicalement ingère le corps du Christ, comme son officiant en boit le sang...
Cela n'est pas nécessaire à leur foi, c'en est juste le reconnaissance "humaine", la communion.
Si cela peut sembler contradictoire et renvoyer à l'image du croyant qui ne fait que prendre sans donner, l'image de l'hostie qu'il me plait d'utiliser est l'ancienne, celle des fidèles qui apportaient le pain qu'ils confectionnaient à cet usage, afin qu'il soit consacré...
Le Divin né de l'humain...
L'humain, oeuvrant, créant  Dieu, qui ainsi, prend corps...

Mais ne vous méprenez pas.
Je ne suis pas à idolâtrer un homme, à le déifier. Si vous lisez bien, si j'ai été assez claire, vous comprendrez qu'il n'est pas question de cela.

Comme les chemins qui mènent à la foi ou ce que le croyant met dans sa religion, lorsque cela n'est pas imposé, inculqué comme dogmes transgénérationnels acquis et immuables, sont multiples, je ne peux qu'expliquer ma vision...

L'important n'est pas de créer un Dieu.
Si il est Dieu c'est parce qu'il est celui qui permet la compréhension, l'acceptation, la sublimation de soi au travers Lui.
Ce qui importe, si d'abord c'est croire en Lui puisqu'on ne croit pas en soi, c'est admettre que ce qui nous attire en Lui, nous en sommes dignes, et même plus, capables.
Ce qui importe, c'est de se rendre compte que l'amour ce n'est pas ce sentiment exclusivement tourné vers Lui (car au final il n'est tourné que vers soi) mais ce qui nous enrichit, nous grandit, dans notre relation à Lui.

Il est Dieu parce que je crois en lui.
Il croit en moi qui crois en lui...
Alors je crois que moi aussi j'ai du divin.

Sourire*

Vous comprenez?

mercredi 9 octobre 2013

2/ Mysticisme BDSM. Profession de foi.

La relation BDSM est souvent présentée comme intense, du moins lorsque la soumise et son Maître sont dans la conscience de la valeur qu'implique ce Don. Pas besoin d'être esclave, de s'aliéner, de ne plus réfléchir pour autant. Non. Juste se rendre compte que cet Homme, que l'on a choisit, finalement, on ne l'aime pas.. On le "vénère". Et que cette femme, agenouillée, n'est pas une simple servante, mais celle par qui le sacré prend corps.
Si Dieu existe, c'est parce qu'il y en a qui croient...
Alors bien sûr, je vais vous sembler une joyeuse illuminée, une simplette infoutue de se rendre compte que non non cocotte, c'est juste la chimie du cerveau qui est en action hein, phéromones, endorphines et drogues naturelles...

Oui...
Mais non...

Cet Homme, je l'ai croisé au détour d'un jeu vidéo, nous ne faisions qu'échanger... A l'écrit, les mots qui s'enchainaient m'enchainant à Lui... Je ne l'avais pas vu, je ne l'avais pas entendu, nous échangions simplement.
Il n'y avait pas de faux semblants, pas de mensonges, de la séduction, certes, mais...
Comme débarrassés de nos contraintes "humaines", loin des faux semblants du corps comme appât et des convenances pré-établies, l'esprit, l'humour, la répartie, en résumé, nos âmes se parlaient, s’apprivoisaient, se reconnaissaient...
Comme un fil tissé, ou existait-il déjà?, entre nous.
Ma position, choisie et complémentaire à la sienne, parce que je me rendais compte que jusqu'à Lui, beaucoup de choses n'avaient été que faux semblants, que le pouvoir que je pensais avoir n'était qu'une supercherie, que... Nous étions semblables.

J'avais eu du caractère, de la personnalité, pas d'idéaux car je ne suis guère versée en politique ou croyances, mais tout cela s'est délité.
Suivre des études, suivre des amours, comme raison, comme but.
Se perdre dans le cul, consommer la baise. Confondre l'acte et le sentiment. Se lier pour se rapatrier, ne rien en attendre. Se dire que si l'amour pour un homme, ce n'est pas l'amour, se demander si le filial, lui, ne serait pas "le vrai". Avoir un enfant, y croire. Mais toucher du doigt que cela ne fait pas tout.

Et puis un jour, se mettre à nu, alors que l'on n'attend rien, livrer son âme à une autre qui semble savoir où elle va, où elle est, ce qu'elle veut...
S'y reconnaitre. S'y livrer.
Et cet équilibre étrange, moi m'agenouillant, lui debout... Mais la force d'une croyance, ce sont ceux qui la vive qui la lui donne...
Des coups de la vie, comme initiatiques, mettant à l'épreuve la force de ce lien. De l'humain rattrapant du sacré..

Jusqu'à la rupture, j'étais consciente de la vacuité de la vie, mais ce vide, je pensais le remplir de l'amour.
L'amour pour mes enfants, mais par dépit, non pas simplement pour eux, mais pour qu'ils ne se retrouvent pas à la charge d'un imbécile.
L'amour pour lui, comme but, comme raison de m'oublier moi.
Penser que l'amour est un but, en non pas un moyen.
Alors qu'il n'y a pas de but.

Des épreuves avec ma fille, de la rupture avec lui, souffrir d'avoir perdu la seule raison de ne pas sombrer dans le vide. Le vide qu'est la vie.
(Oui, je suis peut être dépressive en fait, et je m'introspecte ici, et je devrais aller voir un psy, mais bon, je suis assez satisfaite de ce que je fais moi même, merci aux âmes de ma route pour l'éclairage...)

Et puis doucement, reprendre pied. Réussir à admettre qu'effectivement, s'il n'y a rien, que nous ne sommes que des âmes sur différentes routes sur lesquelles nous avançons, comme des caméras subjectives, il faut apprivoiser ce vide. Faire la paix avec ce fait.

Il y a plusieurs routes comme autant de niveaux de conscience. Sur ma route, il y a d'autres âmes. Nous ne nous croisons pas, nous avançons de front, plus ou moins vite, certaines se figeant parfois dans une marre de gadoue, et les autres à nos côtés, par des signes, par des mots, nous aidant à en prendre conscience, à en sortir, tout en sachant bien que si elles peuvent contribuer, elles ne peuvent agir à notre place d'embourbé, nous seuls pouvant décider de l'impulsion à donner.

Garder les pieds sur terre, ou accepter sa part de...divin.
Stagner, régresser ou avancer..

J'ai été dans des flaques, sans m'en rendre compte jusqu'alors, trop absorbée à trouver les réponses plutôt que d'accepter simplement.
Et dernièrement j'ai eu l'impression d'être dans des sables mouvants, mais des lectures, et ces autres âmes ont été là pour me faire prendre conscience que l'important, c'était moi, toute vide que la vie puisse être, l'admettre et ne plus en souffrir...

Et le bdsm là dedans?

C'est ici que j' ai pu trouver ces âmes, c'est ici que j'ai avancé, osant me mettre nue, à nu, grâce à mon Maître.
Oui, le Maître fait progresser, mais bien loin du prosaïque longueur de queue qu'on avale...
Ça, ce n'est que le folklore.
Cette relation permet de se libérer, paradoxalement aux chaines qu'elle semble imposer, le Maître libère la soumise, non pas en l'asservissant, mais en la faisant grandir, s'accepter, s'aimer.
L'amour qu'elle lui donne, l'amour qui la fait vibrer, se surpasser pour lui, par sa fierté, elle se l'approprie, la fait sienne, et enfin s'affirme.

Lorsqu'elle regarde son Maître face à elle au début, elle ne voit que Lui, se nourrit de l'admiration qu'elle éprouve, essaye d'être à la hauteur de ce qu'elle estime digne de Lui.
Puis à mesure que le temps avance, que le lien se renforce, qu'elle se rend compte qu'elle aussi Lui apporte, elle prend conscience de sa valeur, et elle s'aperçoit alors que ce n'est qu'un miroir qu'Il lui tend, que c'est elle qui est éblouissante. Et puis parfois, le miroir encore change, et elle se rend compte que ce n'est qu'une simple vitre, que ce qu'elle voit d'elle, c'est Lui, que ce qu'Il voit de Lui, c'est elle..
Communion.
Mais qui peut faire peur. Car si la soumise, elle, a eu le temps de s'habituer à cette idée, de se rendre compte que ce qu'elle avait pris pour un divin inaccessible, elle en fait aussi parti, Lui en revanche...
Lui peut se retrouver tiraillé, avoir le sentiment que si elle le rejoint alors, il n'est plus si divin. Comme si de faire accéder à cet état quelqu'un en enlevait à celui par qui cela a été possible... Comme si il devait impérativement avoir le sentiment de briller plus que l'autre pour ne pas admettre sa propre lumière... Alors qu'il n'aurait juste qu'à l'accepter.
Alors il peut se revendiquer passeur, et avoir l'envie de recommencer encore, avec d'autres, comme s'il ne pouvait admettre que lui aussi a à recevoir...
Est il plus important pour Dieu de tenter de convertir d'autres âmes que d'accepter ce qu'il est, ce que nous sommes tous?

Les voies du Seigneur sont impénétrables, et même si cela n'est pas de mon ressort, j'ai pourtant une petite idée...

J'ai commencé ce post hier après midi, quelques semaines après la rupture et les blessures, alors que lentement, j'admets, je pense comprendre. Mais l'humain me rattrape parfois, et si j'ai enfin ma "croyance", je ne veux pas en finir fanatique. Savoir ce que dans ma "religion" je mets, acceptes, recherches...

La prochaine fois, je vous parlerais donc des sacrilèges.
Sourire*

Et pour plus de légèreté, la fois suivante, ce sera la sanctification (du foutre).
...
Ou l'inverse.
^^

mardi 8 octobre 2013

1/ Mysticisme BDSM. Introduction.


Il y avait des sentiments confus, des inexplications.
Il y avait des mots qui semblaient trop gros, folkloriques.
Mais toujours, sous-jacente, cette question: pourquoi est-ce si intense?
Des textes, comme celui qui va suivre, pour le plaisir des mots, les faire briller à la hauteur de ce que l'on ressent, traduire la force de ce que l'on vit, empruntant alors au vocabulaire religieux.

Déo Optimo Maximo...

D.O.M.

Il est drôle de voir que le fronton des églises, parfois, soient gravés de ton titre...

Et tout comme on rentre dans la nef humble et contrit, attendant l'illumination,
c'est ton aura qui m'a conduit vers Toi, d'un pas de moins en moins assuré à mesure que j'approchais de celui dont les préceptes me semblaient si étranges, se parant du goût de l'interdit, de la beauté du diable et du diable au corps...

Je me suis dressée nue devant toi, tu t'es agenouillé, et putain se sentant déesse sous tes mots, j'ai cru un instant être toute puissante, mais c'était pour mieux, de ta langue et de ton vit, m'asservir, je suis devenue ton élève, ton disciple, ta chose...

Et la luxure, maintenant, est ma religion, le stupre et le foutre, les outils de la communion avec mon Maître, mon Dieu, et parfois je pense, lorsqu'il pose ses lèvres au blasphématoire calice de mon sexe, atteindre ce que le commun des mortels n'obtiendra qu'à sa mort, l'extase...

Alors, ce cierge, je ne le brûlerais pas, mais me prosternerais, nue et humble, prête à l'accueillir, offrant mes fesses à l'illumination qu'il me promet, offrant ma chair aux gouttes, bouillantes, qu'il daignera répandre en mon corps, jugeant que je les mérite, ou me les refusant, marquant ma peau comme à la cire brulante, me marquant de son foutre comme d'un sceau impie dont il faudra que je retire la marque en me prosternant, encore et encore, dans la fange qui me lavera alors, et de nouveau, m'offrir à Lui, qu'il me conduise sur les voies auxquelles il me destine, élève appliquée, n'ayant comme but que de le servir, le vénérer, le recevoir, et le faire jouir...

Par mon corps, tu as volé mon âme,
je t'appartiens,
Dieu païen et lubrique,
délivres-moi de mes hontes et de mes peurs,
et que ton foutre soit sanctifié...

Amen, oui...

/me yeux fermés, agenouillée, bouche ouverte et langue tendue, attends que tu daignes lui offrir son pain quotidien...

Les, mes, mots, ont-ils précédé ce que je comprends juste maintenant, au bout de quatre ans?
Ou suis-je en train de justifier, magnifier?
Étaient-ils un présage, une prescience?
Suis-je en train de comprendre l'essence de cette relation, ou suis-je en train de me fabriquer ma religion?
Je me dis que si déjà, il y a quatre ans, ces mots ont été posés, ils ne l'ont pas été par hasard, et je pense désormais en saisir le sens, plein...

Ce sujet étant vaste, je vais prendre le temps de le développer en plusieurs parties, car s'il peut sembler s'agir d'une simple histoire d'amour, encore faut il savoir ce que veut dire ce terme...

A bientôt.