mardi 1 avril 2014

Féminisme...

A l'heure où l'on se bat pour ne plus être appelée mademoiselle qui renverrait au pucelage avant la politesse, alors que moi FEMME je trouve ça gentiment désuet,
A l'heure où l'on interdit des campagnes d'affichage un peu lourdeaudes car "insultantes envers les femmes", alors que moi FEMME ça me faisait beaucoup rire,
A l'heure où l'on s'indigne de Rémi Gaillard qui se joue des perspectives et que l'on traite de "sombre connard" et que l'on accuse "d'agression" en le renvoyant aux tripoteurs et lourdingues de la drague de rue, alors que moi FEMME j'aime cet humour potache tout comme les nanas de la vidéo qui ont donné leur accord d'utilisation, et qu'il n'a pas touché
A l'heure où l'on s'insurge du photoshoping des marques dans les mêmes magasines qui en sont les principaux pourvoyeurs de fond et que moi, FEMME, je sais très bien que pour être heureuse, je n'ai pas besoin de faire un 36...

Est-il Dieu possible, en pleine mouvance des droits de la femme, que des bougresses se plient encore aux ordres fascisants d’une espèce de Ubu prostatique de la mode, qui au lieu de crever de honte dans son anachronisme, continue de leur imposer le carcan chiffonneux de ses fantasmes étriqués, et cela, jusqu’au fin fond populaire de nos plus mornes Prisunic ?
Je t’en prie, ma femme, ma sœur, mon amour, mets ton jean, ou reste nue, mais ne marche pas dans la mode, ça porte malheur.  
Desproges / Textes de scène / Éditions du Seuil / 1988


Bref, à l'heure où de si éminents combats sont menés, combats des femmes qui ne veulent plus être réduites à de simples objets sexuels, faisant par là le jeu même de la société patriarcale judéo-chrétienne, semblant nier ce par quoi même enfin nous avons su faire reconnaitre, accepter, le droit à une sexualité libérée de la morale ecclésiastique, bref, à l'heure où les femmes revendiquent l'égalité, qu'elles ne veulent pas être réduites à leur sexe de femme, elles acceptent d'être prise pour des bébés.

Pour vendre des yaourths, hop, une femme à poil, pour vendre une voiture, hop, une femme vénale, tout se rapporte au sexe, la femme est une pute. Que l'on soit pour, contre le porno chic, le porno beauf, le porno qui objétise la femme, on lui nie quelque part le droit d'assumer sa sexualité.
En revanche, lorsque ça touche à l'intime, au sexuel dans ses tripes et dans son sang, là, non, la FEMME n'est plus qu'un BÉBÉ.

Pourquoi je dis ça, pourquoi je m'énerve?

A cause de la dernière publicité pour les protections périodiques (les serviettes hygiéniques, quoi) ALWAYS Secure Night:


Une jeune femme (formée) en tenue décontractée, seule dans un lit une place, sur un drap d'un blanc virginal, qui nous annonce, à l'instar des publicités pour les couches pour bébé, qu'elle peut se tourner et se retourner sans crainte des fuites.
Bien sûr, j'ai l'esprit retors, d'une image je tire des conclusions et fait des amalgames...
Ah oui?

Alors, lancez la pub, et écoutez bien...

 
Et maintenant, écoutez ça:
 Et non, vous "n'hallucinez" pas, il s'agit bien d'une boîte à musique, de ce modèle là même
Une boîte à musique pour vendre des serviettes hygiéniques...
UNE BOITE A MUSIQUE POUR VENDRE DES SERVIETTES HYGIÉNIQUES!!!

UNE PUTAIN DE BOITE A MUSIQUE POUR VENDRE DES SERVIETTES HYGIÉNIQUES!!!

Alors mesdames, vous vous offusquez de ce que l'on fasse référence à votre sexe pour vendre tout et rien, et surtout n'importe quoi, que l'on fasse référence à la pute qui est en vous parce que ne voulez pas être limité à votre vagin, vos seins, votre cul dont vous avez acquis pourtant depuis peu le droit de jouir sans (ou avec d'ailleurs ^^) entraves et qui est dans beaucoup de pays européens remis en cause, mais lorsque l'on vous parle de vos règles, vos ragnagnas, vos anglais qui débarquent, vous acceptez que l'on vous dise implicitement que vos menstruations, ce qu'il y a de plus humainement féminin, c'est la même chose que des excréments, sale, et que cela fait de vous non pas un être sexué, mais un bébé?

Sérieusement, vous vous voyez comme ça?





Alors merde quoi, sous prétexte de ne pas vouloir assumer la pute, la femme ne peut être qu'infantilisée?
Moi, je suis heureuse d'être soumise, soumise à mon Homme, mon Maître, et à "Ni pute ni soumise", je préfère Pute ou soumise parce que je suis assez grande pour le vouloir, le choisir, mais pas enfant, ou asexuée...


1 commentaire:

  1. Il me semble qu'il n'y a pas de vérité absolue quant au bon goût ou son contraire en ce qui concerne les pub. N'est ce pas ce que cela nous renvoie, ce que cela nous évoque, à titre personnel, qui nous fait dire que ceci est drôle et cela pas ?

    J'aime bien la crème et je trouve Babette rieuse, cul-rieuse peut être, alors que détestant les voitures (qui me le rendent bien...), je trouve insupportable de mettre des hôtesses en tenue suggestive au salon de l'auto. La différence tient peut être à l'humour, aussi, clairement affiché dans un cas (même si je comprends que certains ne puissent en sourire) et clairement absent dans l'autre. L'humour permet la distance, certainement.

    Quant au au clip de l'assez gaillard Remi, il me semble un peu beauf, certes, mais pas pire en ce qui concerne les conséquences qu'un sexisme rampant qui prive les femmes de 30% de leur salaire, les prive des hautes fonctions dans l'entreprise (trop souvent), les prive de représentation aux assemblées (trop faible représentation), etc, etc...Cela dit, je reproche à ce clip de ne pas prendre en compte l'effet de masse, la vision possible par des ados, sans le recul nécessaire, et qui risque d'ériger en norme ce qui ne se veut qu'une farce pas forcément de très bon goût. On peut ne pas regarder, aussi.

    Ah...la pub des serviettes t'évoque l'enfance....entendu comme ça, en effet, c'est moyen. Très moyen même.

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